« L’instant Cherry » continue !

Il est encore temps de vous plonger dans l’art contemporain ! Vous avez encore jusqu’au mercredi 17 juin pour venir découvrir l’univers de Cat Sirot, une artiste MyContemporary !

Consultants Immobilier, invité au vernissage le mardi 26 mai, vous fait part de ses impressions.

L’exposition « L’instant Cherry » est une plongée assez troublante dans le monde de l’enfance personnifiée sous forme de poupées. Ce jouet avec lequel de nombreux enfants ont partagé leur histoire, leur univers, leurs bêtises… Ce jouet dont on se débarrasse lors du passage à l’adolescence, quand l’on est trop grand pour jouer avec.

Monumentales

Ce qui frappe tout d’abord, c’est la taille des oeuvres. Les visages de poupons sont démesurément « troublants » de par leur hyperréalisme et leur traitement pictural.

Ces poupées prennent toute leur place dans l’espace aéré de la galerie MyContemporary. La verrière y transpose une lumière naturelle épurée, les dix tableaux semblent flotter sur les murs blancs. Les recoins de la galerie accueillent d’autres travaux de l’artiste dont trois oeuvres phospholuminescentes et deux sculptures.

Vivantes

On remarque une évolution dans les portraits de ces poupées. Les plus anciennes sont échevelées, le visage barbouillé, la bouche sale, les yeux fuyants ou perdus dans le vide. Les plus récentes ont le visage plus lisse, plus doux, leur aspect beaucoup plus humain et « chaleureux ». Et elles nous regardent dans les yeux, avec leur regard terriblement « vivant ».

C’est grâce au jeu des tons de couleurs que l’artiste nous emmène dans des interprétations propres à chacun. Les couleurs de la toile « Désobéir pour vivre » avec ce dégradé de tons bleus renvoient au froid que peut entraîner par exemple la mort. La mort de l’enfance lors du passage à l’adolescence, comme pourrait le symboliser la peau qui se détache du corps, telle une renaissance ou une métamorphose.

A l’inverse, l’oeuvre « Debout » aux tons pastels de rose, la couleur « féminine », représente une poupée quasi humaine, seules les articulations des membres nous rappellent qu’il s’agit d’un pantin. La peau de cette poupée est couleur chair, comme une enfant réelle. Son regard est inexpressif, miroir de l’innocence pure, alors que la symbolique de ses poings liés dérange et trouble la lecture presque poétique de la toile.

Souvenirs

D’autres peintures « respirent » l’innocence de l’enfance, renvoyant aux souvenirs d’un passé presque commun pour tous : des cerises énormes, une pâquerette aux pétales détachés… rappelant les saisons chaudes, les fruits gorgés de soleil, les colliers de fleurs. Les titres des oeuvres évoquent des états (« Innocence », « Immanence ») ou des passages dans une vie (« Traversée », « Debout »). L’enfant avance, passe par des étapes avant d’arriver à l’adolescence, un changement explosif dans la vie de chacun(e) où le corps évolue, se transforme et s’impose. La cerise devenue grenade est prête à être dégoupillée à n’importe quel instant.

Une belle introspection, qui fait méditer sur notre passé à travers des yeux d’enfants… »

Suzanne Cagnat – Assistante de communication chez Consultants Immobilier