Après le Brach au cœur du 16e, le DG du Groupe Evok inaugure Sinner et Cour des Vosges. Deux lieux insolites et atypiques qui bousculent les codes de l’hôtellerie parisienne.
Emmanuel Sauvage L’homme du futur
« Il court, il court, l’oreillette bien branchée ! » Un staff d’assistants peine à vous suivre, vous êtes sur tous les fronts, pourquoi autant de frénésie ? Parce que la vie est courte et qu’il faut en profiter ! (rires) Surtout parce que nous avons beaucoup de projets. L’adrénaline fait avancer et nourrit les projets futurs. J’ai à la base ce caractère, il est vrai, mais je fonctionne aussi avec une équipe solide en qui je peux avoir confiance. Etre bien entouré accélère tout.
«Redonner de la légèreté, enlever le côté ensuqué des grands hôtels, créer des lieux de destination », telle est votre devise ?
Absolument. La clientèle de luxe est différente aujourd’hui. Elle a évolué et s’est rajeunie. Arrivent de destinations diverses autant des rappeurs que des hommes d’affaires. D’où l’idée de créer des « styles de luxe » pour chaque style de vie, en réponse aux différentes envies et univers. Classique « à la française » au Nolinski et au Restaurant du Palais Royal, exclusif à Cour des Vosges ou au Hameau de la Volière (Courchevel). Décontracté au Brach, décalé au Sinner… Exit le traditionnel connu depuis 50 ans. À chaque lieu, son ambition, son univers, son cadre de vie inspiré de l’endroit où il s’installe.
Votre mot d’ordre au personnel : « Soyez gentils et pro pour que les clients se sentent comme dans un cocon ». Toujours créer la différence ?
Essentiel ! Le personnel doit avoir le sens du client selon le style de l’hôtel. Etre gentil tout en gardant sa personnalité. Au Brach, le serveur du restaurant va s’accroupir à hauteur de table pour accompagner le client. Notre différence est de savoir s’adapter.
Comment définir le luxe EVOK ?
Savoir se plonger au cœur de l’atmosphère d’une ville, d’un quartier. En ressentir chaque vibration. Découvrir ses traditions et son style. Repartir de zéro pour créer une nouvelle émotion. Trouver un lieu ad hoc, le faire renaître et lui offrir une seconde vie par un designer tel que : Starck, Auer, Deniot, Tollemer, Lecoadic & Scotto, dont les visions nous enrichissent.
Bientôt un nouvel hôtel à Venise en 2021, puis deux «Brach Hotel» à Madrid, Rome… Jusqu’où irez-vous ?
« EVOK, créateur de styles de vie » est né en 2014 et tout est allé très vite. Nous sommes trois co-fondateurs avec chacun nos propres domaines. Pour Romain Yzerman, moi-même, et Pierre Bastid, notre investisseur, « sky is no limit » ! Que notre collection se développe par-delà les frontières est notre souhait. L’idée étant de chercher d’autres lieux à l’international et pas spécialement en Europe. Pourquoi pas Istanbul ?
La pierre, l’investissement immobilier, est-ce d’importance pour vous ?
Investir dans l’immobilier est essentiel pour réussir dans l’hôtellerie. Nous sommes toujours propriétaires des murs. Reste à les entretenir pour perdurer le patrimoine immobilier. Parfois nous avons des immeubles que l’on restructure afin de les rendre beaux et d’autres plus classiques qu’il est alors nécessaire d’embellir.
Quel est l’hôtel qui vous correspond le mieux ?
Toujours le petit dernier ! (rires). Je les aime tous, selon l’humeur et le moment. Pour ma part, je ne réside pas à l’hôtel mais dans un appartement dans le 16e arrondissement de Paris, plus pratique pour mes déplacements.
Propos recueillis par Monique Delanoue