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Rodolphe Guignard Escale à Zanzibar

Dessus-dessous. Rencontre effervescente avec le fascinant peuple immergé de l’Océan indien.

Sans masque, ni tuba, un solide globe-trotteur sous-marin nous invite à plonger avec lui à quelques mètres de profondeur. L’objectif de Rodolphe Guignard, né en 1979, photographe autodidacte qui rêvait d’être océanologue mais œuvre finalement dans l’univers de la télévision ? Révéler et regrouper dans un (très) beau livre de photographies*, les éblouissants décors des récifs coralliens et la beauté sauvage de leurs drôles d’habitants. Que notre loup de mer a eu le plaisir de découvrir et de côtoyer en tête-à-tête, parfois nez-à-nez, durant plus d’une dizaine d’années, au gré de ses différentes immersions dans toutes les mers du globe. De l’archipel des Raja Ampat (les quatre rois), légendaire spot de plongée sous-marine en Papouasie occidentale, à l’Ile Maurice, en passant par l’Afrique du Sud ou la péninsule mexicaine du Yucatan, ce passionné d’images nous offre notamment un fantastique arrêt sur images à Zanzibar, la mythique île aux épices, confetti lové à quarante kilomètres au large des côtes de la Tanzanie.

« Dans cette région très pauvre, les ressources de l’Océan Indien assurent la quasi-totalité des maigres revenus de la population locale, raconte Rodolphe. Construits de façon assez rudimentaire, les boutres à balancier sont utilisés depuis la nuit des temps par les pêcheurs traditionnels du cru.

Zoom sur le peuple de l’eau salée.
Prudence, pour tirer le portrait de la murène-dragon !

Mais ne vous fiez pas à l’apparence de ces frêles esquifs qui, une fois entrés en action, se révèlent particulièrement adaptés aux conditions maritimes, parfois rudes, de ces contrées lointaines balayées par le vent ». Sous l’eau, le perpétuel ballet de poissons tourbillonne sans cesse dans une chorégraphie anarchique pourtant bien réglée. « Attaque ou défense, le jeu collectif est la botte secrète des bancs de Carangues argentées. Qu’il soit de bonne ou de mauvaise humeur, le Priacanthe de Zanzibar voit toujours rouge et ne peut s’empêcher de vous faire les gros yeux. Et gare à ne pas trop s’approcher des dents acérées de la murène-dragon qui porte si bien son nom. Ici, on regarde, mais on ne touche pas ! » avertit notre solide homme-grenouille, digne héritier d’Aquaman. A l’image du super-héros américain de DC Comics, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, Rodolphe nous rappelle que l’homme doit tout mettre en œuvre pour préserver ce chef-d’œuvre plus que jamais en péril : notre écosystème aquatique, aussi unique que fantastique.

Emmanuel Monvidran

Rodolphe Guignard,
Immersions
Editions Charles Moreau,
224 pages français/anglais,
30 x 25 cm, préface de
Bernard de la Villardière, 40 €

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